Julienne a été accompagnée par le SOS Familles Emmaüs de Lyon, à un moment décisif de son parcours professionnel en France. Témoignage.
Infirmière, originaire du Rwanda, Julienne, jeune femme de 38 ans, est arrivée en France en 2009. Quelques mois plus tard, elle trouve un emploi d’aide-soignante, car les équivalences entre les deux pays ne sont pas les mêmes. Un emploi qui lui permet d’envoyer chaque mois des sommes importantes à son frère, afin qu’il puisse s’occuper de ses deux enfants, « restés au pays ». Début 2013, après avoir analysé la situation avec les services sociaux, Julienne est orientée vers le SOS Familles Emmaüs de Lyon, pour un projet bien spécifique. « Je souhaitais passer le permis de conduire, un sésame presque indispensable pour travailler : très tôt le matin, très tard le soir, les horaires d’une aide-soignante sont difficilement compatibles avec les transports en commun ! »
Permis de conduire
Ayant un emploi mais des charges importantes, pour subvenir aux besoins de ses enfants, Julienne ne peut obtenir le crédit proposé par les services sociaux : les intérêts pèseraient trop lourd pour son budget déjà serré. « Au SOS Familles Emmaüs de Lyon, on a analysé ensemble ma situation financière, et j’ai pu obtenir une avance sans intérêts, en plus d’une écoute attentive vraiment précieuse pour moi dans les moments difficiles », explique-t-elle. On est en mars 2013. En juin, Julienne passe le code avec succès, et en décembre, le permis de conduire. « C’était une grande satisfaction car obtenir ce document était mon objectif de l’année : un élément incontournable pour avancer dans ma vie professionnelle. »
Retour en formation
Et quand la spirale de la réussite est en route, les choses peuvent s’enchaîner avec succès. Dans la foulée, Julienne décide de passer le concours de l’école d’infirmière, pour renouer avec son métier d’origine : « j’ai été reçue, sans trop y croire au départ, et je suis désormais en formation, une vraie réussite et une grande joie », dit-elle. Et l’écoute rencontrée au SOS Familles Emmaüs de Lyon lui a permis de se lancer sans crainte dans cette nouvelle étape de son parcours : « nous avons réajusté mes remboursements mensuels, ce qui me permet de suivre la formation tout en ayant les moyens d’assurer le quotidien ». Un élément d’autant plus important que ses deux enfants ont pu la rejoindre à Lyon il y a quelques mois, après une procédure longue et complexe.
Aider quand on peut
Vie professionnelle, vie familiale : petit à petit, Julienne a retrouvé stabilité et confiance dans l’avenir. « La rencontre avec les bénévoles du SOS Familles Emmaüs a été fondamentale, ajoute-t-elle. Cela m’a permis de surmonter de nombreuses difficultés. » La patience et l’écoute attentive des personnes qui l’ont accueillie l’ont touchée, à un moment charnière de son parcours. En souriant, elle ajoute ne pas connaître l’histoire d’Emmaüs mais se dit qu’un jour, elle aussi, pourrait être bénévole, pour en aider d’autres.