Plus de 14 millions de personnes touchées de près ou de loin par la crise du logement, 4 millions de personnes mal-logées, plus de 300 000 personnes sans domicile : les chiffres sont sans appel. Face à ces situations intolérables, le Mouvement Emmaüs développe différents dispositifs, et interpelle les pouvoirs publics.
L’hébergement : de la rue à la vie
Parmi les acteurs majeurs, Emmaüs Solidarité coordonne à la fois accueils de jour et hébergements généralistes et spécialisés : centres d’hébergement d’urgence et de stabilisation, maisons relais, pensions de famille, centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Les personnes vivant à la rue, suivies par les maraudes ou se trouvant dans des situations extrêmement précaires, sont orientées vers ces dispositifs par le 115 ou le Samu social. Les dispositifs d’hébergement diffèrent ainsi en fonction de la durée de séjour (d’une nuit pour l’hébergement d’urgence à deux ans pour les CHRS), du type de public (femmes isolées, familles) ou encore des services et types d’accompagnements proposés.
Un logement pour toutes et tous
Des acteurs du Mouvement Emmaüs agissent également dans le champ du logement en assurant la création et la gestion de logements sociaux. Chaque année, plusieurs centaines de logements sont ainsi financés, produits ou réhabilités, directement par des structures Emmaüs telles qu’Emmaüs Habitat, ou en partenariat avec des associations locales. Cela se fait systématiquement dans une démarche qui privilégie les logements très sociaux, et en menant des actions d’accompagnement social des familles.
Le mal-logement : comprendre et interpeller
Lutter contre le mal-logement passe également par une parole publique forte. C’est principalement la Fondation Abbé Pierre qui assume cette mission au sein du Mouvement Emmaüs. Ainsi, chaque année, elle publie son incontournable Rapport sur l’Etat du mal-logement en France, qui dresse une cartographie très documentée de cette problématique et qui fait désormais autorité. Chiffres, analyses de terrain, entretiens… Un travail de fond qui permet ensuite d’interpeller les élus et la société civile sur les situations intolérables vécues par les personnes sans abri ou mal logées.
Le Mouvement Emmaüs fait aussi entendre sa voix aux côtés d’autres associations au sein du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement. Créé en 2008, ce collectif rassemble 34 associations œuvrant dans le champ de l’hébergement et du logement, dont Emmaüs France, Emmaüs Solidarité et la Fondation Abbé Pierre. Le Collectif des associations unies interpelle régulièrement les élus et intervient dans l’espace public pour que les pouvoirs publics fassent de la lutte contre l’exclusion par le logement une priorité.
Combattre le mal-endettement
Dans un autre registre d’action, les SOS Familles Emmaüs agissent quotidiennement pour accompagner les ménages en situation de précarité financière en les conseillant sur la gestion du budget familial et en leur apportant une aide financière remboursable, sans frais ni intérêt. Ils agissent en lien direct avec les services sociaux, qui leur adressent les personnes en situation de malendettement, et préviennent ainsi les situations d’exclusion.
Le même objectif de prévention des situations d’exclusion et de précarité a conduit Emmaüs France à s’impliquer au sein de l’Observatoire de l’Inclusion Bancaire, qui a pour mission de suivre les pratiques des établissements de crédit en matière d’inclusion bancaire, en particulier à l’égard des populations financièrement fragiles.
Retrouvez le plaidoyer Emmaüs sur la question du logement et de l’hébergement
Face aux situations de mal-logement qui s’aggravent et s’enracinent, Emmaüs demande à ce que soient garantis l’accès et le maintien dans le logement pour toutes et tous en adoptant une loi de programmation pluriannuelle à la hauteur des besoins en hébergements et en logements accessibles, et en mettant en œuvre le principe de « Logement d’abord » dans un objectif de zéro personne sans domicile. Nous souhaitons également la régularisation automatique des personnes présentes sur le territoire français depuis plus de 3 ans, ces dernières étant largement surreprésentées parmi les personnes sans domicile et subissant donc une double peine. Nous invitons ainsi l’opinion et les pouvoirs publics à se saisir de ces constats pour construire ensemble des politiques publiques plus justes et ambitieuses.
Les trois premières propositions sont issues du travail de la Fondation Abbé Pierre.