Découvrez le portrait de Laetitia, ancienne volontaire en service civique à la ferme Emmaüs Baudonne
Laetitia, 22 ans, a passé 6 mois à la ferme Emmaüs Baudonne en tant que volontaire en service civique. La ferme Emmaüs Baudonne est un projet social et solidaire innovant accueille des femmes en aménagement de peine en leur proposant un travail, un logement et un accompagnement socio-professionnel. Laetitia nous raconte son expérience sur la mission « Contribuer à l’insertion des personnes par l’agriculture responsable et l’environnement ».
Comment as-tu connu la mission de service civique que tu as réalisé à la ferme Emmaüs Baudonne ?
J’ai parlé autour de moi du fait que je n’avais pas eu de master et que je souhaitais travailler dans la réinsertion ou la justice. Une personne m’a dit qu’elle connaissait quelqu’un qui travaillait dans une ferme de réinsertion. Elle m’a donné le contact de la ferme Emmaüs Baudonne et une mission de service civique a été créée par rapport aux besoins internes de la ferme.
Quelles sont tes missions en tant que volontaire en service civique ?
Ma mission principale était d’aider à la nutrition, de pousser les résidentes à cuisiner les légumes de la ferme de manière raisonnable pour éviter le gaspillage alimentaire, de les sensibiliser au végétarisme en essayant de faire des plats équilibrés et complets sans viande. À l’époque, des binômes de résidentes travaillaient en cuisine. J’ai adoré ces moments en cuisine car c’étaient des instants de partage avec les résidentes et d’interconnaissance.
Une autre de mes missions était de gérer la banque alimentaire, les stocks d’entrée et de sortie. J’ai aussi pu m’occuper de l’organisation de sorties le samedi et gérer la vie communautaire.
Que cherchais-tu dans cette expérience ?
Je recherchais une expérience dans le social, la justice et la réinsertion et cette mission de service civique mélangeait les trois.
D’un point de vue personnel, je cherchais à comprendre le choc carcéral et comment ça se passe après. En cours, je voyais beaucoup tout ce qui se passe avant l’incarcération d’un niveau théorique : les lois, l’application des lois, les peines, la répression… Mais cela manquait d’humanité. Dans les cours c’étaient plutôt des « objets » à qui on applique la loi, mais on oublie qu’il y a des humains derrière.
D’un point de vue humain, je souhaitais faire des rencontres avec des anciennes détenues, être utile et apporter ma pierre à l’édifice.
Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?
Cette expérience m’a aidé à aller plus vers les gens, à être plus sociale car je suis de nature plutôt solitaire. J’ai vraiment pu créer des liens forts à la fois avec les résidentes, les bénévoles et les salarié·e·s. J’ai aussi appris la gestion du stress et des conflits.
Que penses-tu avoir apporté à la ferme Emmaüs Baudonne ?
J’ai apporté beaucoup de temps et d’énergie en tant que volontaire en service civique et bénévole. J’ai également apporté un regard extérieur pour l’équipe, notamment en cas de défaillances ou de difficultés.
Qu’est-ce qu’Emmaüs pour toi ?
Emmaüs est une super organisation, diverse et variée. C’est une structure qui permet d’accueillir des gens qui ont des parcours de vie souvent très chaotiques et difficiles dans la bienveillance. Concernant la ferme Emmaüs Baudonne, c’est un lieu de rencontres et de non-jugement. Ce que j’adore ici c’est que tout le monde est au même niveau, il n’y a pas de hiérarchie. Certes l’équipe salariée a un pouvoir de décision, mais on est tous à la même hauteur, tout le monde se tutoie. L’équité à la ferme est importante et dans le Mouvement Emmaüs cela ressort aussi et je trouve ça top.
As-tu poursuivi ton engagement à la suite de ton service civique ?
J’ai poursuivi mon engagement comme bénévole à la ferme pendant 6 mois. Là je reprends les cours donc cela va être plus difficile, mais je reviendrai à la ferme de temps en temps.
Dans ma vie future je pense que mon engagement ne sera pas qu’à Emmaüs. Je ne me ferme pas de portes, je pense m’engager dans d’autres associations si je rencontre les bonnes personnes et que j’ai du temps.
Que fais-tu maintenant ?
Je vais commencer mon master 1 de droit dans la criminalité. Et je compte passer le concours de CPIP en janvier qui est le Conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation : ce sont les agents qui peuvent travailler en milieu ouvert ou fermé et qui aident à la réinsertion, à maintenir les liens familiaux, à éviter la récidive. La ferme m’a permis concrètement de trouver ma voie. La justice du côté des juges et de la police ne me convient pas. Je veux garder le côté humain et altruiste, en essayant de continuer à aider des personnes.
La ferme Emmaüs Baudonne est à la recherche de bénévoles ! N’hésite pas à les contacter : https://www.fermeemmausbaudonne.fr/contact/