À l’heure où l’on assiste à une explosion de colère inédite de la France qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, le mouvement Emmaüs se mobilise pour dénoncer un budget 2019 injuste et demander des mesures correctrices fortes.
Aujourd’hui à 15h des militants d’Emmaüs habillés en Robin des Bois ramènent symboliquement les valises de l’évasion fiscale devant l’Assemblée nationale : un montant estimé à 100 milliards d’Euros en 2018. Depuis 18 mois, le gouvernement fait des coupes claires dans les APL, l’hébergement, les contrats aidés… au nom du sacro-saint équilibre des comptes publics. A cette litanie Emmaüs répond : « Bonne nouvelle : on a retrouvé le pognon de dingue ! »
Le mouvement de l’abbé Pierre demande au gouvernement et aux parlementaires des mesures fortes à la hauteur de l’urgence exprimée par la population et des constats alarmants qu’Emmaüs fait sur le terrain depuis des mois.
« La France n’a jamais été aussi riche. Nous demandons un juste partage des richesses. C’est la condition essentielle à la cohésion sociale. On ne peut pas exiger des gens qu’ils se serrent la ceinture pour cause de déficit public tout en accordant des largesses aux grandes entreprises, aux Français les plus fortunés tout en laissant filer 100 milliards d’Euros par an dans les paradis fiscaux. Le gouvernement doit faire de la lutte contre l’évasion fiscale une grande cause nationale » déclare Hubert Trapet, Président d’Emmaüs France.
L’ensemble du mouvement Emmaüs condamne toute forme de violence – y compris la violence sociale d’une politique qui exclut – et privilégie le dialogue. Il n’en reste pas moins que cette éruption de l’exaspération populaire aurait pu être évitée si le gouvernement n’était pas resté sourd aux propositions et aux alertes des associations.
Le projet de budget 2019 perpétue l’injustice et le mépris qui ont déjà marqué de leur sceau la mandature :
- Baisse des APL, fragilisation du logement social et diminution du budget des CHRS.
- Désindexation des allocations familiales et des pensions de retraite.
- Baisse du nombre de contrats-aidés.
- Hausse de la fiscalité sur l’énergie.
Alors qu’il ampute de plusieurs milliards d’euros le pouvoir d’achat des 20% des ménages les plus modestes, dans le même temps, il augmente celui des plus privilégiés ! Un habile tour de passe-passe du gouvernement qui annonçait à la rentrée un grand plan pauvreté à 8,5 milliards d’Euros. Le voici finalement financé en partie grâce à des économies faites sur le dos des plus pauvres !
Une analyse du collectif Alerte révèle le bonneteau budgétaire auquel s’est livré le gouvernement. Elle démontre par l’exemple que les profils les plus précaires verront leur pouvoir d’achat diminuer quand le gouvernement voudrait faire croire qu’il augmente.
Emmaüs invite le gouvernement et les parlementaires à revoir leur copie et à desserrer l’étau qui opprime les plus précaires.
Ainsi, Emmaüs demande la préservation de notre modèle social, en particulier pour les générations futures. Il réclame également la revalorisation des prestations et minima sociaux,le renforcement de mesures pour lutter contre la précarisation de l’emploi à l’origine d’une grande partie de la pauvreté et la mise en place d’une fiscalité réellement redistributive. Des mesures essentielles pour dégager les marges de manœuvre nécessaires à la transition écologique, sociale et solidaire qui dépendent d’un plan d’action ambitieux pour que cesse le hold-up de l’évasion fiscale. Il est encore temps d’entendre la souffrance derrière la colère et la demande de justice qui s’exprime partout en France.
Téléchargez le communiqué de presse 18_12_10_CP – emmaus PLF 2019
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