Depuis le 31 mars, les locataires poursuivis pour loyers impayés peuvent de nouveau être délogés de leurs lieux de vie. Le Collectif des associations unies, qui rassemble 34 associations de lutte contre l’exclusion et la pauvreté, a réitéré à cette occasion sa demande de moratoire temporaire et immédiat des expulsions locatives, avec dédommagement des propriétaires.
40 000. C’est le nombre de familles qui seront touchées cette année par une expulsion locative. En effet, suite à la fin de la trêve hivernale et faute de possibilités de se maintenir dans leur logement ou d’accéder à un logement pérenne adapté à leurs ressources, ce sont des milliers des personnes qui risquent de devoir vivre dans la rue depuis le 1er avril. Une situation que les associations continuent, chaque année, de dénoncer. En 2012, plus de 115 000 décisions de justice prononçant l’expulsion pour impayés de loyer ont été délivrées. Un chiffre qui n’a jamais été aussi élevé, et qui révèle la part croissante des ménages pris en étau entre les coûts du logement et la précarité de leurs ressources. Et alors que l’on vient de fêter le 7ème anniversaire de la loi sur le droit au logement opposable (loi DALO), plus de 54 000 ménages reconnus prioritaires n’étaient toujours pas relogés au 1er décembre 2013…
Dans ce contexte, le Collectif des associations unies, à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 31 mars dernier, a interpellé les autorités sur cet état de fait intolérable, sur une situation qui ne cesse de s’aggraver d’année en année. « Il y a un décalage énorme entre le discours affiché par le gouvernement et la réalité des actions des préfets sur le terrain », a ainsi rappelé Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation abbé Pierre et l’un des porte-paroles du collectif. En matière d’hébergement, la gestion au thermomètre est toujours d’actualité malgré les promesses : des centaines de places ouvertes en automne vont être fermées dans les semaines à venir, perpétuant une logique de mise à l’abri des personnes, une logique temporaire et non constructive dans la durée. Face à la massification de la précarité, le Collectif des associations unies demande donc au gouvernement de mettre en oeuvre une réelle politique du logement pour les ménages les plus fragiles autour de trois piliers incontournables : la prévention, l’hébergement et le logement.