La FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), Emmaüs France et Coorace alertent les représentants de la région Ile-de-France à la veille du vote de son budget 2016. Alors que la région Ile-de-France envisage de faire plus de 4 millions d’économies en supprimant le financement des Emplois-tremplin-IAE, ces associations qui recrutent, accompagnent, encadrent et forment des milliers de franciliens en insertion considèrent ce projet budgétaire irresponsable dans le contexte social que nous connaissons.
Etre salarié d’une structure d’insertion par l’activité économique dans le cadre de ce programme permet à des personnes qui ne trouvent pas d’emploi d’apprendre un métier et d’être accompagnées socialement. Qu’il s’agisse des espaces verts, du bâtiment, des ressourceries, ou encore des services à la personne, les activités de l’insertion par l’activité économique répondent qui plus est à de réels besoins de main d’œuvre et ouvrent ainsi des possibilités d’emplois futurs à des personnes souvent jeunes et à très faible niveau de qualification.
En 2015, 2578 emplois tremplin IAE ont été créés grâce au financement de la région. En supprimant ces crédits, ce sont non seulement des milliers de personnes en difficulté qui n’auront même plus cette possibilité de réinsertion, mais également des centaines de structures d’insertion qui risquent de fermer leurs portes.
Alors que l’emploi et le développement économique font partie des priorités affichées des régions, comment la plus grande région de France pourrait-elle donner cet exemple-là ?
Nous demandons donc aux représentants de la région de sanctuariser ces crédits et ces activités indispensables au retour à l’emploi des publics les plus fragiles. En période de crise il n’est pas acceptable de faire porter les économies sur la lutte contre le chômage et l’exclusion en Ile-de-France. Les récentes annonces de suppression des crédits au logement social dans les quartiers populaires et les restrictions d’accès aux cartes transport pour les bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat illustrent ce dangereux penchant de la région à se désengager de ses responsabilités envers les Franciliens en difficulté.
(Photo Alex Bonnemaison)