A l’occasion d’une conférence de presse ce jeudi 2 octobre, le Collectif des associations unies a présenté ses inquiétudes sur la période hivernale à venir, ainsi que des solutions alternatives aux mesures d’urgence proposées chaque année par le gouvernement.
La gestion hivernale de l’hébergement n’est pas une solution. Les 10 millions de personnes touchées de près ou de loin par la crise du logement ne peuvent plus attendre. Rassemblant 34 associations de lutte contre l’exclusion, œuvrant dans le champ du logement et de l’hébergement notamment, le Collectif des associations unies interpelle régulièrement le gouvernement pour dénoncer le sort qui est fait aux personnes précaires et mal-logées. Réunies ce 2 octobre près de l’Assemblée nationale pour dénoncer le projet de loi de finance 2015, qui marque « un abandon du gouvernement » en matière de mal-logement, les 34 associations ont fait part de « leur colère profonde » et ont « lancé une alerte » au gouvernement et aux parlementaires.
Des choix inadaptés
Alors que les parlementaires examinent en ce moment-même le projet de loi de finance 2015, les associations du Collectif constatent que n’y figure aucune mesure susceptible d’infléchir la situation catastrophique des 140 000 sans-abri et des 3,5 millions de mal-logés. Le budget de l’hébergement est en hausse de 5%, mais « c’est le budget consacré à l’hébergement en hôtels des familles qui augmente de manière pharaonique. L’Etat fait le choix d’investir dans l’hébergement hôtelier, inadapté et coûteux, plutôt que dans des solutions pérennes », a ainsi expliqué Florent Guéguen, délégué général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) et l’un des porte-parole du Collectif.
Trêve hivernale des expulsions
Le Collectif demande également de mettre fin à la remise à la rue des sans-abri à la sortie des plans hivernaux, lorsque que les structures d’urgence referment leur porte, comme ce fut le cas cette année dans plusieurs grandes villes de France. En outre, à un mois du début de la trêve des expulsions locatives, censée protéger les familles les plus démunies pendant l’hiver, Christophe Robert, autre porte-parole du Collectif et délégué général adjoint de la Fondation abbé Pierre, a demandé au gouvernement « d’avoir une expression publique forte pour éviter les expulsions prévues dans les semaines à venir. En effet, on sait que le mois d’octobre est toujours très dur, car la mise en oeuvre des expulsions s’accélère avant la trêve. » Le Collectif restera donc mobilisé sur toutes ces questions dans le semaines à venir.