Ouvert il y a tout juste 4 mois sous l’impulsion de Camille Perlès, l’espace femme de l’Agora d’Emmaüs solidarité à Paris rencontre déjà un franc succès. Reportage. Rendez-vous un mercredi dans le quartier du Chatelet à Paris. Chaque semaine Camille Perlès et son équipe de bénévoles accueillent des femmes en grande précarité à venir prendre soin d’elles pendant deux heures. Au programme : massages, soins, temps de parole autour d’un thé. Tout est fait pour que ces femmes venues de tous horizons puissent se ressourcer en toute sérénité. Aujourd’hui ce sera danse avec Camille pour les unes et reiki avec Marie pour les autres. « C’est un moment de répit dans ce monde de brutes » confie celle-ci. Les bénévoles arrivées en avance préparent les différents espaces. Bougies, lampes, décorations murales. L’ambiance est zen et chaleureuse. « J’animais depuis 6 ans un atelier bien-être avec une socio-esthéticienne. On s’est dit qu’on allait proposer aux filles un concept plus large et un espace dédié à la reconquête de l’estime de soi. C’est une énergie qu’elles vont aller chercher au fond d’elles, et qui va leur permettre de retrouver une dynamique, une fois que les problèmes de toit et d’alimentation seront réglés ».
Tous en scène !
Marie-Cécile, Samia, et Sadia s’échauffent avant le cours de danse. Le plus important ? rappelle Camille. « Que vous vous amusiez ! ». Les visages tendus se relâchent, les sourires pointent leur nez. Camille leur a préparé une chorégraphie « jazzy » pour apprendre à se sentir « belles, fortes et sensuelles ». Les corps se libèrent. « On vient ici pour se soulager. Sans l’Agora, la vie serait beaucoup plus difficile » raconte Sadia. Même en béquille, elle tient à participer comme elle peut à la séance. Pendant ce temps, Marie s’occupe d’Aissatou qui participe à l’atelier reiki pour la première fois. « Les filles sont très réceptives au reiki. Les réactions du corps sont impressionnantes. Elles font confiance, elles n’ont rien à perdre ». Dans quelques minutes, la salle de relaxation se transformera en bibliothèque le temps que les filles choisissent des ouvrages à emporter.
Tea time
L’atelier danse s’est terminé sous les applaudissements nourris et collectifs. C’est l’heure du thé. L’heure de papoter. Ce soir, les filles sont de sorties. Maria, bénévole, les emmène dîner dans un restaurant social sous la Madeleine où de grands chefs cuisinent pour les plus démunis. En attendant, Caroline, une autre bénévole, a décidé de partager son coup de coeur littéraire du moment : Fred Vargas. « Moi je suis plutôt nouveaux romantiques. Bram Stoker ou Oscar Wilde » murmure une jeune américaine, en France depuis un an, dans son anglais maternel. Camille profite de temps d’échange pour évoquer la possibilité de créer un spectacle de fin d’année. « Pour que vous puissiez découvrir ce que cela fait de danser pour un public, de se faire applaudir, d’être fières ». Le nerf de la guerre…
Atelier d’écriture à l’espace femme dans le cadre de l’opération Paris’écrit