Lancé en 2008 par Emmaüs Défi, le Travail à l’heure permet de proposer des contrats adaptés aux personnes les plus éloignées de l’emploi. Explications.
C’était en 2007, la mobilisation des enfants de Don Quichotte le long du Canal Saint-Martin à Paris. Certes il fallait un toit, d’abord un toit, pour ceux qui dorment dehors. Mais un logement ne suffit pas pour retrouver sa place dans la société : travailler est également nécessaire, pour retrouver confiance, et dignité. C’est fort de ce constat qu’Emmaüs Défi lance en 2008 « le Travail à l’heure », un dispositif expérimental qui permet aux plus exclus de reprendre une activité professionnelle, selon un rythme progressif.
Chacun à son rythme
Réalisé en partenariat avec l’association Emmaüs Solidarité et son équipe d’éducateurs de rue basée dans le Nord de Paris, ce dispositif permet de proposer des contrats sur-mesure aux personnes en grande précarité. En effet, quand on a passé des mois voire des années à la rue, il est difficile – voire totalement impossible – de commencer directement par un contrat d’insertion de 26 heures hebdomadaires. Le « Travail à l’heure » propose de commencer par 4 heures par semaine, puis 8 heures, puis 12 heures… Jusqu’à ce que la personne soit prête pour un Contrat Unique d’Insertion « traditionnel ».
Projet social
« Depuis le lancement du dispositif, plus de 100 personnes sont passées par ici, explique Hélio, coordinateur chez Emmaüs Défi. Et plus le temps passe, plus elles sont rapidement embauchées en contrat d’insertion. » Lui qui connait absolument tout le monde chez Emmaüs Défi n’hésite pas à dire haut et fort – expérience à l’appui – que « c’est totalement absurde de penser que ces personnes là sont dans la rue car elles ne veulent pas travailler ». Le taux de réussite du dispositif en est la preuve : 9 personnes sur 10 qui sont passées par le « Travail à l’heure » enchaînent sur un contrat d’insertion. Un premier pas – et non des moindres – vers une réinsertion sociale, professionnelle et personnelle réussie.