La date du 17 octobre semble se confirmer pour le début des opérations de démantèlement de la Jungle à Calais. Si Emmaüs a toujours considéré que la mise à l’abri des occupants de ce bidonville était une question d’urgence nationale, le mouvement considère que les conditions ne sont pas réunies pour une opération humanitaire efficace. C’est pourquoi Emmaüs France demande le report de l’opération pour garantir la prise en charge de chacun dans le respect de ses droits et de sa dignité.
Il y a deux semaines, Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse ont promis aux associations que chaque habitant du bidonville serait relogé et qu’un diagnostic commun préalable serait effectué pour identifier les situations particulières. A une semaine du démantèlement annoncé, rien n’a été fait, ce qui rend caduque l’espoir d’une opération véritablement humanitaire.
« Le gouvernement va droit dans le mur », affirme Thierry Kuhn, Président d’Emmaüs France. « Dans l’état actuel du plan de démantèlement, tout porte à croire que le gouvernement va reproduire les erreurs de Sangatte et du démantèlement de la zone Sud de la jungle. Les gens vont revenir, il ne faut pas se voiler la face. Ils reviendront tant que nous serons incapables de leur proposer une solution adaptée à leur projet de vie. De plus, le dispositif policier annoncé est complètement démesuré. On dirait que Bernard Cazeneuve fait tout pour que la situation tourne à l’affrontement », poursuit-il.
Emmaüs France participera le mardi 11 octobre à une réunion au ministère de l’intérieur avec une seule demande : le report de l’opération, et la mise en place d’un plan de mise à l’abri digne de ce nom, et conforme aux avertissements de la société civile. Par ailleurs, Emmaüs considère que seule une politique d’ouverture des frontières permettra de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui Calais. « Aucun être humain ne devrait être considéré comme illégal » rappelle Thierry Kuhn. « Nous sommes attachés au principe de l’accueil inconditionnel qui est au coeur de la philosophie d’Emmaüs et à celui de libre circulation inscrit dans l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. »
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