La Fondation abbé Pierre, membre d’Emmaüs France, a présenté le vendredi 31 janvier son 19ème rapport sur l’état du mal-logement en France. Dans un contexte social toujours plus critique, face à la montée de la pauvreté et de la précarité, les difficultés se font de plus en plus pressantes.
Plus de 5 millions de personnes fragilisées par rapport au logement, 3,5 millions de personnes mal-logées, près de 150 000 personnes sans domicile : les chiffres sont sans appel. Comme chaque année, la Fondation abbé Pierre a dressé un état des lieux de l’état du mal-logement en France, dans un rapport qui fait autorité dans le secteur. Et 60 ans après l’appel lancé par l’abbé Pierre en 1954, force est de constater que la situation ne s’est pas améliorée, loin de là. Une évolution est d’ailleurs particulièrement éloquente : le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté de 50% entre 2001 et 2013…
Emploi et logement
Dans ce 19ème rapport, la Fondation abbé Pierre a souhaité mettre en lumière les liens existant entre la situation de l’emploi et la question du mal-logement, ses origines sociales et ses conséquences pour le quotidien de nombreuses personnes, qui parfois cumulent les difficultés, au risque de perdre des protections. « C’est pourtant quand la crise est la plus dure qu’il faut renforcer la protection des personnes », a rappelé Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation abbé Pierre, lors de la présentation du rapport. Et même si elle ne concerne pas tout le monde – les plus riches continuent de s’enrichir – la crise est en effet bien là, avec 2 millions de demandeurs d’emplois supplémentaires depuis 2008.
Copropriétés dégradées
La Fondation abbé Pierre souhaite également alerter aujourd’hui sur la situation des copropriétés en grande fragilité, de plus en plus nombreuses et estimées entre 800 000 et 1 millions de logements. Faute de moyens financiers suffisants, leurs habitants ne peuvent assumer les travaux d’entretien, et les lieux se dégradent, progressivement. Face à ce constat alarmant, dont les conséquences peuvent être désastreuses – dans certains cas, même la vente n’est plus une solution ! -, il y a urgence à inverser cette tendance, en activant les leviers juridiques et financiers, autant que sociaux et humains, pour y remédier.
Le rôle de l’Etat
La matinée du 31 janvier s’est donc articulée entre présentations, temps d’échanges, rétrospective sur le thème du logement de l’année passée ou encore films présentant des situations particulières, vécues par deux femmes confrontées au mal-logement. Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation abbé Pierre, et Christophe Robert sont donc revenus en détail sur les enseignements de ce rapport, avant d’inviter Cécile Duflot, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires, à s’exprimer sur la politique du logement menée ces derniers mois. Cécile Duflot est ainsi revenue sur la mise en place de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) courant 2013 et début 2014, loi que bien entendu, les acteurs de la Fondation abbé Pierre continuent de suivre avec une attention particulière.
Vous pouvez télécharger ce 19ème Rapport sur l’état du mal-logement en France sur le site de la Fondation abbé Pierre.