Le 15 mars 2017 paraitra le nouveau livre d’Emmaüs Le Combat Continue, aux éditions Les Liens qui Libèrent. Issu d’un travail d’étude sur l’état et les causes de la pauvreté en France en 2017, sous la direction scientifique de la sociologue Florence Weber, ce livre dresse un constat et propose des pistes d’actions.
A l’occasion des dix ans de la disparition de l’Abbé pierre et à l’approche des élections présidentielles, Emmaüs développe dans ce livre 10 propositions pour lutter contre la pauvreté :
En dix ans, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (1 000 euros par mois) est passé de 8 à 9 millions… Dans le même temps la proportion de familles monoparentales parmi les ménages pauvres est passé de 17 à 28 %. La précarité de ces familles, et particulièrement des femmes après une séparation montre les limites de notre système de protection sociale.
Proposition n°1 : convoquer les assises de la protection sociale et de la solidarité
Notre système de protection sociale n’est pas seulement insuffisant. Il est inadapté : chômage, retraite, Sécurité sociale, allocations familiales, minima sociaux… Il est facile de constater que de nombreuses situations échappent aujourd’hui aux dispositifs prévus. Beaucoup de personnes ne « cochent pas les cases », et alors qu’elles ont un grand besoin de soutien, ne perçoivent aucune aide, ou trop peu… Il est urgent de tout remettre à plat, pour s’assurer que plus personne ne passe entre les mailles de notre filet de protection,
et que chacun, s’il vient à chuter, trouve une main secourable pour l’empêcher de sombrer. Notre système de
Protection a été imaginé en 1946, la dernière loi cadre pour la lutte contre la pauvreté date de 1998. Ces textes ne sont plus adaptés à la réalité du xxie siècle. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’existant, il faut tout repenser : le financement, l’organisation territoriale, les montants, l’identification des bénéficiaires, la logique même de l’indemnisation. Nous appelons le futur président de la République à convoquer des assises de la protection sociale, réunissant les associations, les syndicats, les partis politiques, les représentants des employeurs, et un panel de citoyens pour prendre le temps de ré imaginer un système de protection sociale plus juste et plus ambitieux. Une place importante devra être accordée à la participation des personnes concernées au premier chef par ces dispositifs, non seulement dans la réflexion, mais aussi dans la mise en place, puis dans la gestion de ces outils de protection sociale. Dans la suite de ce livre, nous mettrons en avant plusieurs propositions qui, à notre sens, devraient alimenter un tel débat national.