Le lundi 9 juin, journée symbolique de solidarité, le Collectif des associations unies a organisé une mobilisation à Paris et le lendemain dans plusieurs villes de France. Objectif : interpeller les élus pour remettre les personnes mal-logées et sans abri au cœur des préoccupations gouvernementales. Mais deux jours après, l’espoir n’est malheureusement pas au rendez-vous.
Lundi après-midi, les militants du Collectif des associations unies s’activent pour installer des tentes le long du canal Saint-Martin, à Paris. Rassemblant 34 associations de lutte contre l’exclusion, œuvrant dans le champ du logement et de l’hébergement notamment, le Collectif interpelle régulièrement le gouvernement pour dénoncer le sort qui est fait aux personnes précaires et mal-logées. Ce lundi, à deux jours de la présentation de la loi de finances rectificative, les acteurs du monde associatif souhaitaient mettre en avant quatre revendications précises : le dégel des APL, qui solvabilisent chaque année plus de 6,3 millions de ménages ; la nécessité d’apporter des réponses dignes aux personnes hébergées l’hiver, qui trop souvent, faute de solutions, sont violemment remises à la rue dès que les températures se font plus « douces » ; le nécessaire soutien à la production de logements très sociaux et à la mobilisation du parc privé ; et enfin, l’adoption d’une politique ambitieuse de prévention des expulsions locatives.
Rendez-vous manqué
Ce n’est pas la première fois que le Collectif des associations unies interpelle les élus sur ces questions. Mais face aux situations intolérables vécues par les personnes en grandes difficultés, et avec une crise qui semble loin de se résorber, il y a urgence ! Contactés par le cabinet de la ministre du Logement et de l’Egalité des territoires durant la mobilisation, les porte-paroles du collectif y ont été reçus dès le lendemain matin… Mais ce rendez-vous n’a pas tenu ses promesses. « A notre grande déception, et malgré nos interpellations nombreuses ces deux derniers mois, aucune réponse concrète et immédiate ne nous a été présentée par le ministère du Logement », ont-ils ainsi déclaré à l’issue de cet entretien. Le gouvernement a par ailleurs confirmé le gel des allocations logement, perçues par 6 millions de ménages en France, pendant un an. « On nous a répondu qu’il y avait un arbitrage du Premier ministre, qu’elles étaient gelées jusqu’en octobre 2015 et que ce principe était intangible, précise Florent Guéguen, directeur général de la Fnars et l’un des porte-paroles du collectif. Pourtant, ce n’est pas parce qu’il y a un arbitrage gouvernemental que les choses ne peuvent pas évoluer. Là, la position du gouvernement est fermée ».
Plus que jamais mobilisés
Le Collectif des associations unies déplore donc profondément cette décision et se tournera très prochainement vers les parlementaires pour tenter de remédier à cette option, inacceptable pour tous ceux qui rencontrent de grandes difficultés pour se loger. Malgré cette absence de réponse tangible à des revendications pourtant très précises, le ministère a déclaré partager certains principes déterminants aux yeux du collectif, comme la logique du logement d’abord, la relance de la production de logements très sociaux, la fin de la gestion au thermomètre de l’hébergement et le renforcement de la politique de prévention des expulsions. Le ministère a également fait savoir qu’une feuille de route globale, avec des déclinaisons opérationnelles, sera présentée aux associations du collectif début juillet… « Nous attendons avec de plus en plus d’impatience, mais avec vigilance, l’annonce de mesures concrètes à cette échéance », a réagi le collectif dans un communiqué. Les associations restent donc plus que jamais mobilisées, et n’hésiteront pas à organiser des interpellations dans les semaines à venir, au niveau national comme au niveau territorial.