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A « La Friperie Solidaire », l’insertion rime avec dignité et créativité

A « La Friperie Solidaire », l’insertion rime avec dignité et créativité

En combinant activité économique et accompagnement adapté, l’association Emmaüs la Friperie Solidaire permet à des personnes très éloignées du marché de l’emploi de se réinsérer par le travail. Une étape fondamentale pour aborder l’avenir avec confiance et faire de nouveaux projets.

Quelques couplets d’une chanson de variété résonnent dans les locaux. A la Friperie Solidaire, on travaille en musique, et dans la bonne humeur…. Au fond de la grande salle de l’atelier, Rahma, Nexhmie, Vimala et Marie procèdent au premier tri des vêtements, jouets et accessoires. L’objet de l’association consiste en effet à favoriser l’insertion professionnelle et sociale des personnes grâce à un atelier d’activité économique, qui se traduit par le ramassage, le tri et la vente de vêtements d’occasion. « Cette première table de tri permet de déterminer la destination des dons, en fonction de leur état ou de leur qualité, explique Giannella, encadrante technique. Certains partent pour l’une ou l’autre de nos trois boutiques, d’autres à la blanchisserie et d’autres enfin à l’atelier de couture, à l’étage. » Car depuis quelques mois, l’association dispose d’un véritable atelier de couture, où les vêtements sont relookés, customisés, réinventés… Deux demi-journées par semaine, un couturier et une styliste professionnels se joignent aux salariés en insertion pour leur enseigner quelques ficelles du métier. « C’est passionnant de donner une nouvelle vie, une nouvelle beauté, un nouveau look à des vêtements existants, explique Michel, salarié à la Friperie Solidaire.  Ayant eu un parcours professionnel chaotique, je pensais que le travail n’était pas fait pour moi… Or là, je réalise que non seulement je ne vois pas le temps passer mais qu’en plus, c’est un vrai plaisir ! »

Repartir de zéro

Les machines à coudre crépitent, un nuage de vapeur s’élève au-dessus du fer à repasser : les salariés assemblent, composent, inventent… Au même moment, dans la cour, certains s’affairent pour charger le camion des vêtements que l’on considère comme trop abimés pour être vendus en boutiques : ils seront recyclés et, pour certains, transformés en métisse, un isolant thermique. Charger, décharger, livrer : énergie et motivation doivent être rendez-vous ! Chaque année, la Friperie solidaire permet ainsi à 35 personnes de bénéficier d’un emploi et d’un accompagnement global, en véhiculant des valeurs comme la solidarité et le développement durable. D’une durée de six mois, les contrats peuvent être prolongés jusqu’à deux ans : l’occasion de remettre à plat certaines problématiques, avant de repartir de plus belle. « Après une semaine d’intérim par ci, un mois par là, j’ai trouvé ici un lieu où me stabiliser, explique Tom entre deux chargements. Agé de 21 ans, il a d’abord travaillé dans le bâtiment, avant d’arriver à Emmaüs il y a quatre mois. Sans permis de conduire, sans diplôme, c’était très difficile pour moi de trouver une mission dans la durée : avec 24 mois, j’ai désormais le temps de me poser, de régler certains problèmes et de penser à mon projet professionnel ».

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Retrouver confiance et autonomie

A la Friperie solidaire, l’accompagnement social et professionnel des salariés fait également partie intégrante du quotidien. « On nous explique les démarches, ajoute Tom. Mais après c’est à nous de le faire ! » L’objectif du chantier d’insertion est bien d’amener les personnes à trouver un emploi pérenne, « mais pour y arriver il faut qu’elles soient prêtes et qu’elles aient un projet construit, complète Virginia, chargée d’insertion de la structure depuis 2008. Nous sommes à Emmaüs, dans un lieu privilégié pour que les salariés prennent conscience de leur potentiel, de toutes leurs capacités et compétences, afin de cheminer vers l’autonomie. » Le parcours à la Friperie solidaire permet ainsi aux personnes de retrouver toute leur place au sein de la société. En relevant la tête. En montrant que, non, elles ne veulent pas demeurer dans l’assistanat.