Christiane TAUBIRA, garde des sceaux, ministre de la justice, et Thierry KUHN, président d’Emmaüs France, signeront, ce mardi 12 janvier, une convention nationale relative à l’offre de place de travail d’intérêt général (TIG) et de mesures de réparations pénales (REP).
Inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme pénale votée le 15 août 2014, cet accord vise à limiter le recours à l’incarcération en privilégiant les mesures alternatives pour favoriser la réinsertion sociale. Ces nouvelles dispositions renforcent le rôle des TIG en augmentant leur nombre et leur durée – le plafond d’une peine pouvant maintenant s’élever à 280 heures contre 210 auparavant.- tout en encourageant leur diversification. Les personnes majeures comme mineures peuvent être concernées (cf convention en annexe).
La convention nationale détermine les principales actions de partenariat que sont susceptibles de mettre conjointement en œuvre, d’une part les juridictions, les services déconcentrés de l’administration pénitentiaire et ceux de la protection judiciaire de la jeunesse placés sous l’autorité de leurs directions régionales et interrégionales et d’autre part les adhérents de la fédération Emmaüs France.
Avec l’accueil de plus de 800 TIG par an dans ses différentes structures, Emmaüs occupe en France un rôle de tout premier plan en matière de solutions de substitution à la détention. Les différentes formules de TIG proposées correspondent à l’activité traditionnelle du mouvement Emmaüs essentiellement, la collecte, la réparation et la vente de produits de seconde main (textile, mobilier, équipements électro-ménager et multimédia…).
Le mouvement milite contre le dogme du tout carcéral et contribue depuis toujours à l’insertion sociale et professionnelle des personnes placées sous main de justice (PPSMJ). Fidèle à sa vocation affirmée de venir en aide aux publics les plus en difficulté, une attention particulière est portée aux PPSMJ.
Au-delà des TIG, Emmaüs propose des solutions concrètes au travers de dispositifs d’alternative à la détention et de la construction de projets d’aménagement de peine. Ainsi les communautés, comités d’amis et structures d’insertion d’Emmaüs accueillent aussi bien des personnes en liberté conditionnelle que sous surveillance électronique.
En parallèle, le mouvement Emmaüs a mis en place des structures spécialisées dans le placement en milieu extérieur des populations carcérales. Des modèles qui ont fait leur preuve, à l’image de la Ferme de Moyembrie (Aisne), spécialisée dans l’agriculture biologique, qui accueille des personnes en fin de peine. A ce propos, un projet, directement inspiré sur le modèle de Moyembrie, est actuellement porté par le mouvement Emmaüs. Il devrait très prochainement voir le jour dans l’Aude.
« Né de la rencontre de l’abbé Pierre et d’un ancien bagnard, Le mouvement Emmaüs a toujours lutté contre le dogme du tout carcéral et milité pour amélioration des conditions de détention des détenus. A cet égard, je suis doublement fier, en tant que président d’Emmaüs France et directeur du chantier d’insertion Emmaüs Mundo, de lancer sous peu avec le centre de détention d’Oermingen, l’administration pénitentiaire et les administrations en charge de l’emploi la première expérimentation en France d’un dispositif d’insertion par l’activité économique en prison » se félicite Thierry KUHN, président d’Emmaüs France, directeur d’Emmaüs Mundo.
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