L’association Emmaüs France, qui fédère les 303 groupes Emmaüs de l’hexagone, est administrée par un conseil d’administration issu du terrain, et animée par une équipe de salariés.
Le Mouvement Emmaüs est né en 1949 avec la création de la première Communauté Emmaüs à Neuilly-Plaisance, en France. Cette première Communauté est née de la rencontre de l’abbé Pierre, Lucie Coutaz et de Georges, un homme désespéré qui a tenté de se suicider. Cet acte fondateur a été amplifié par l’appel du 1er février 1954, un appel à l’insurrection de la bonté lancé par l’abbé Pierre qui a eu un retentissement fabuleux en France et dans le monde entier. Emmaüs s’essaime alors en France, grâce notamment au précieux concours de Lucie Coutaz, sans qui rien n’aurait été possible, puis dans le monde au gré des voyages entrepris par l’abbé Pierre à partir de 1955. En France, alors que l’argent vient à manquer dans la communauté, ce sont les compagnons qui décident de s’approprier l’”activité » de chiffonniers. Leurs revenus proviennent dès lors de la récupération de matières premières et autres objets. Se développe ainsi avant l’heure un modèle d’économie circulaire, sociale et solidaire.
Le Mouvement se regroupe au sein d’Emmaüs International à partir de 1971 et, pour notre territoire, d’Emmaüs France à partir de 1985. Les structures Emmaüs se sont regroupées au fil du temps dans un grand nombre de fédérations ou « familles » ( 7 « familles » pour la Branche communautaire, une fédération pour les comité d’amis, une autre pour les SOS Familles…). Au Congrès 2000 , le Mouvement décide d’entamer un processus de réforme qui se traduira par le regroupement au sein de la fédération Emmaüs France en 2007.
Les Président.e.s d’Emmaüs France
● Raymond Étienne (1985 – 1995)
● Jean Rousseau (1995 – 2002)
● Martin Hirsch (2002 – 2007)
● Christophe Deltombe (2007 – 2013)
● Franz Valli (2013 – 2014)
● Thierry Kuhn (2014 – 2018)
● Hubert Trapet (2018 – 2020)
● Annick Berthier (2020 – 2021)
● Antoine Sueur (2021 – 2024)
● Bruno Morel (2024 – )
LES COMMUNAUTÉS
Le Mouvement Emmaüs compte aujourd’hui 125 communautés. Elles sont des lieux d’accueil, de vie, d’activité et de solidarité, qui fonctionnent sans aucune subvention et uniquement grâce à la récupération d’objets. Cette autonomie financière leur permet d’être innovantes, et libres de leurs actions. La personne accueillie à la communauté reste le temps qu’elle souhaite, avec pour seule obligation de respecter les règles de vie communes. Fidèles à l’accueil inconditionnel, les communautés accueillent des personnes de tous horizons. La communauté permet de se « refaire une santé », de retrouver les repères d’une vie sociale organisée. Elle procure la fierté de se sentir à nouveau utile, et donne un sens à la vie en se mettant au service des plus démunis, grâce aux nombreuses actions de solidarité réalisées.
Depuis 2010, elles bénéficient du statut OACAS (Organisme d’accueil communautaire et d’activités solidaires) qui reconnaît officiellement une qualité de travailleur solidaire aux compagnes et compagnons et leur garantit l’accès aux droits à la santé (couverture universelle complémentaire CMU-C) et à la retraite. La communauté cotise pour eux à l’URSSAF à hauteur de 40 % du SMIC. Une reconnaissance pour laquelle l’abbé Pierre s’est battu tout au long de sa vie. La convention OACAS a été renouvelée, le 4 juin 2015, pour la période 2015/2019, par le ministère des Relations sociales. Cet accord entre l’Etat et Emmaüs France prévoit notamment de favoriser les droits à la formation des compagnons et leurs parcours en insertion professionnelle.
LES STRUCTURES D’ACCUEIL, D’HÉBERGEMENT ET DE LOGEMENT
L’action sociale et le logement sont deux activités historiques et primordiales pour le Mouvement Emmaüs. En effet, il n’a cessé d’agir et de créer des structures afin de proposer des solutions en matière d’accueil, d’accompagnement social, d’hébergement et de logement pour les personnes les plus démunies. Aujourd’hui, elles sont au nombre de 18 et mènent des actions diverses : intervention et accompagnement social (maraudes, lutte contre l’illettrisme, accès aux droits, prévention spécialisée), accueil de jour, hébergement d’urgence, hébergement de réinsertion sociale, intermédiation locative, logement des personnes ayant de faibles ressources, et, enfin, gestion, construction et réhabilitation de logements sociaux.
LES SOS FAMILLES EMMAÜS
Le Mouvement Emmaüs compte aujourd’hui 61 SOS Familles Emmaüs. Uniquement composés de bénévoles, ils soutiennent les ménages en situation de précarité financière en les conseillant sur la gestion du budget familial et en leur apportant une aide financière remboursable, sans frais ni intérêt. Ils agissent en lien direct avec les services sociaux, qui orientent vers eux les personnes en situation de mal-endettement, et préviennent ainsi les risques de surendettement.
LES COMITES D’AMIS EMMAÜS
L’idée que l’économie, au travers d’une activité de récupération, de réemploi et de vente, peut être vecteur de solidarité, anime de nombreuses structures du Mouvement Emmaüs. Effectuant la même activité que les communautés, les comités d’amis sont au nombre de 43. Animés par des équipes de bénévoles, certains comités d’amis accueillent aujourd’hui des salariés en contrat d’insertion, mais également des personnes devant effectuer des travaux d’intérêt général (TIG). Les recettes dégagées sont consacrées à des actions de solidarité : aide aux familles, soutien aux associations locales, participation aux projets d’Emmaüs international, etc.
LES STRUCTURES D’INSERTION
Le Mouvement Emmaüs compte 51 structures d’insertion, divisées en deux catégories : les chantiers d’insertion et les entreprises d’insertion. Ces structures mènent une action d’insertion sociale et professionnelle originale, en s’attachant à employer des personnes en très grande difficultés, les plus éloignées du monde du travail. Durant leur parcours au sein des structures d’insertion d’Emmaüs, on leur propose un accompagnement global et adapté, qui permet d’aborder un certain nombre de problématiques autres que le professionnel (logement, santé, budget), et ainsi de favoriser l’intégration future dans des emplois durables.