Pendant trois ans, le réalisateur Olivier Bertrand est venu régulièrement poser sa caméra à Emmaüs Lespinassière (Aude). Nichée dans les montagnes, cette structure accueille des hommes en fin de peine de prison comme salariés en insertion autour d’une activité d’agroécologie. « Presque Libres » est le récit du parcours de trois d’entre eux, de leur expérience dans ce sas entre la prison et le dehors. Il sera diffusé sur France 3 Occitanie le 20 février prochain.
Dans la Montagne noire, la ferme Emmaüs Lespinassière (Aude) accueille des hommes qui sortent de longues peines de prison. Ils travaillent au maraîchage, au bûcheronnage, et redécouvrent la liberté, la vie sans barreaux, sans gardiens. Le temps de finir leur peine, ils réapprennent à vivre près des habitant·e·s du village, avant d’affronter le regard que la société pose sur les anciens détenus. Certains rechutent. Les autres se débarrassent progressivement de cet univers carcéral qui vous colle à la peau après quelques années. Ils aident alors les autres à s’en dépouiller.
Réalisé par Olivier Bertrand, « Presque Libres », donne à voir, pendant 52 minutes, le parcours de ces hommes, et particulièrement celui de Karim, de Sébastien et de Sophiane, à travers leur cheminement vers la réinsertion, teinté de doutes et d’espoir.
Le réalisateur a travaillé le projet en immersion durant trois ans, au contact des hommes accueillis au sein de la ferme Emmaüs et de l’équipe qui les accompagne. Il a souhaité témoigner de l’état d’esprit que traversent les personnes détenues en fin de peine et interroger la manière dont se prépare leur sortie définitive.
Après une avant-première en Occitanie en février dernier, le documentaire sera diffusé sur France 3 Occitanie jeudi 20 février à 22h55, suivi d’un débat. Il sera ensuite accessible en replay sur la plateforme france.tv.
Située à 30 kms de Carcassonne, la Ferme Emmaüs Lespinassière a été créée en 2015, dans le sillage de la Ferme de Moyembrie. Membre d’Emmaüs France, elle partage les valeurs et les combats du Mouvement, lutte contre la précarité et l’exclusion, et s’appuie sur la solidarité, l’accueil et l’autonomie pour développer son projet. C’est dans ce lieu de vie et de travail que sont accueillies depuis 2018 des personnes sous main de justice et bénéficiant d’un aménagement de leur peine en « placement extérieur ».