Tandis que chacun souhaite que l’année 2021 puisse être meilleure que la précédente, la crise sanitaire reste vive, et ses conséquences économique et sociale continuent d’aggraver la situation des plus fragiles. Les insuffisances de l’action publique face à la gravité des enjeux conduisent Emmaüs France et le Collectif des Associations Unies (CAU) à partager ses inquiétudes pour les semaines et mois à venir.
Dans ses vœux aux Français, le Président de la République a assuré avoir « une pensée pour tous nos compatriotes vivant dans la précarité, parfois la pauvreté, pour qui la crise que nous traversons rend le quotidien plus difficile encore. » Pourtant, dans les faits, si des mesures ponctuelles de mise à l’abri des personnes et d’aides financières ont été engagées depuis mars dernier, les associations sont toujours en attente de mesures structurelles pour répondre durablement aux urgences sociales et endiguer la vague de pauvreté.
Les ouvertures temporaires d’un nombre important de places d’urgence ne suffisent pas à résoudre l’augmentation du nombre de personnes sans-domicile, la saturation du parc d’hébergement, la baisse des constructions et des attributions de logements sociaux, la multiplication des expulsions de squats et bidonvilles… Avec la fin de la campagne hivernale prévue au 31 mars, les associations craignent la remise à la rue de nombreux ménages hébergés cet hiver, sans autre solution.
Les mesures d’aides financières ponctuelles pour les ménages modestes ne permettent pas de compenser la montée du chômage, l’envol des demandes de RSA, l’explosion des besoins en aide alimentaire et le risque d’une forte reprise des expulsions locatives à partir d’avril 2021. Sans parler de l’inaccessibilité des minimas sociaux aux jeunes de moins de 25 ans qui, s’ils n’ont pas de soutien familial, se trouvent sans aucune ressource.
La volonté présidentielle exprimée en 2017 de « ne plus voir d’hommes et de femmes dans rue » est en contradiction avec les économies réalisées sur les APL, la réforme de l’assurance chômage, la fragilisation du logement social et le plan de relance, dont à peine 3% des montants, concernent les personnes les plus défavorisées.
Dans ce contexte, le Collectif des Associations Unies formule 16 propositions à adopter rapidement pour sortir par le haut de cette crise majeure, et les illustre au travers d’une campagne visuelle sur les réseaux sociaux. Les GIF sont à consulter sur les comptes Facebook et Twitter d’Emmaüs France et du CAU (Facebook et Twitter).