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La culture au service de l’insertion

La  culture au service de l’insertion

Tout comme l’activité économique, la culture – et plus généralement l’expression artistique – est un véritable vecteur d’insertion pour des personnes que la vie n’a pas épargnée. Tout au long de l’année, les groupes Emmaüs mettent en place des activités culturelles pour que les personnes accueillies puissent s’exprimer autrement, dans des espaces de liberté et de création.

Ateliers d’écritures, d’expression artistique, réalisations de publications – journaux et blogs -, pratique de sculpture ou de peinture… Les activités liées à la culture et au divertissement ne sont pas insignifiantes quand on parle de réinsertion, loin de là ! « La culture est un élément fondamental pour permettre à des personnes en situation de grande ou très grande exclusion de renouer avec la socialisation, explique Frédérique Kaba, directrice de territoire au sein d’Emmaüs Solidarité. Mettre en place des projets culturels, c’est donner la possibilité aux personnes accueillies de s’exprimer en dehors des canons de l’insertion par l’activité économique ou de la problématique logement. » Un constat qui a conduit Emmaüs Solidarité à développer de nombreux ateliers culturels dans ses structures – centres d’hébergement et de réinsertion sociale, maisons relais, pensions de famille, etc.

Favoriser l’expression des personnes

L’écriture permet d’extérioriser des ressentis, de témoigner et de partager des parcours de vie difficiles, parfois chaotiques. Et parce qu’exprimer ses problématiques est un premier pas incontournable vers la réinsertion, une expérience originale a été lancée à Emmaüs Solidarité avec la création du blog et du magazine Etmaparole !, deux publications réalisées par et pour les personnes accueillies au sein des établissements de l’association. Fruit d’un partenariat à multiple facettes, ce projet a pour objectif de favoriser l’expression des personnes accueillies dans les centres d’hébergement d’Emmaüs Solidarité. Tous les quinze jours, un groupe de travail, véritable comité éditorial d’une dizaine de personnes, se réunit dans un établissement de l’association afin de discuter des prochains articles à publier, des reportages à planifier ou du choix des photos. « Ces réunions sont très importantes car elles me permettent de rencontrer d’autres personnes, avec qui je peux échanger et discuter des prochains sujets, explique Christine, hébergée au centre de Laumière et rédactrice pour le blog depuis sa création. C’est important de raconter ce que l’on vit dans nos centres, de témoigner de notre quotidien. Pour moi c’est indispensable qu’il y ait une parole des hébergés, et que l’on puisse s’exprimer sur ce que l’on vit, sur les expositions que l’on visite, les pièces de théâtre auxquelles on assiste ou encore sur les ateliers proposés dans les centres. »

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Des projets qui permettent l’intégration

Outre la possibilité de s’exprimer, la culture est un excellent levier d’intégration. Ainsi, la plupart des projets au sein d’Emmaüs se réalisent en groupe : écouter, partager des découvertes, respecter des règles de comportement comme la ponctualité, le respect des lieux de rendez-vous… Autant de pratiques bénéfiques pour retrouver son autonomie et sa place au sein de la société. Pour satisfaire ce type d’objectifs, une action de médiation entre la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais et le centre d’hébergement d’urgence Emmaüs Solidarité de Pereire (Paris 17ème) a par exemple été mise en place durant l’année 2012, à l’occasion de l’exposition « Bohèmes » au Grand-Palais. Un groupe de personnes hébergées à Pereire a donc visité l’exposition, en présence d’une conférencière, avant d’être invité à faire découvrir sa réalité et ses lieux de vie lors de rencontres régulières. Un appareil photo et du matériel iconographique en lien avec le Grand-Palais étaient mis à la disposition du groupe, afin de nourrir un blog créé spécifiquement pour le projet. Outre la pratique de la photographie et la découverte – ou redécouverte – de la vie artistique et culturelle, cette expérience a permis aux participants de prendre conscience qu’ils ont toute légitimité à visiter un musée. Une joie « simple » que les difficultés de la vie leur avaient bien souvent fait oublier…