La trêve hivernale prend fin ce 1er juin. Les associations du collectif des associations unies, dont Emmaüs France, rappellent : plus de 30 000 ménages sont menacés par la reprise des expulsions locatives. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’il sera également de nouveau possible pour les fournisseurs d’électricité de couper le réseau des foyers en situation d’impayés.
Face aux situations dramatiques que la fin de la trêve risque de provoquer, les associations craignent que les réponses apportées par les départements soient disparates et insuffisantes. L’annonce du gouvernement de prolonger les places en hébergement d’urgence ne permet pas de protéger l’ensemble des ménages menacés par la reprise des expulsions, les coupures d’énergies et de l’expulsion de lieux de vie informels dans lesquels elles vivent faute d’autres solutions. C’est pourquoi les associations demandent un nouveau prolongement exceptionnel de la trêve des expulsions jusqu’à ce que la situation sanitaire s’améliore.
Un premier pas… à inscrire dans le temps
Si le gouvernement a annoncé la prolongation des places d’hébergement d’urgence jusqu’en mars 2022 et donc la prolongation des 43 000 places ouvertes depuis le premier confinement, il ne s’agit pas d’une pérennisation du dispositif. Il s’agit toutefois d’un premier pas rompant avec la « gestion au thermomètre » que dénoncent les associations depuis des années, un premier pas qui évite ainsi la remise à la rue de dizaines de milliers de personnes… jusqu’en mars 2022. Mais après ?
Le logement d’abord : la seule solution
Si le collectif des associations unies salue cette initiative, elle est hélas insuffisante au regard d’un contexte dans lequel la production de logement très sociaux reste en deçà des objectifs fixés par le gouvernement et ne permet en outre pas d’espérer un logement pérenne pour toutes les personnes qui en sont dépourvues. En 2020, les attributions des HLM ont ainsi baissé de 20%. Cette diminution renforce l’idée que “le logement d’abord” doit monter en puissance afin de leur apporter des solutions durables.
Des annonces à concrétiser dans les faits
Le collectif met par ailleurs en place un outil de remontées d’alertes au niveau national et territorial afin de veiller aux respects des engagements pris. Dans les semaines et mois à venir, les associations du collectif resteront ainsi vigilantes et mobilisées tant sur l’émergence de difficultés, de disparités ou de la mise en œuvre des instructions gouvernementales dans les territoires.