La Fondation Abbé Pierre, future Fondation pour le Logement des Défavorisés, a rendu public son 30e rapport sur « l’état du mal-logement en France ». Ce nouveau rapport révèle que tous les signaux sont au rouge sur le front de la crise du logement et met l’accent sur la condition des personnes en situation de handicap, particulièrement exposées aux différentes dimensions du mal-logement.
Une crise du logement qui s’aggrave
Dans son dernier rapport sur l’état du mal-logement en France, la Fondation considère que 2024 a été une année d’attentisme et de renoncements en matière de politiques du logement. Elle estime, cette même année, à 350 000 le nombre de personnes sans domicile, en hébergement ou à la rue, où dorment chaque soir des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, contre 143 000 en 2012.
Face à ce premier chiffre alarmant, la demande de logement social connaît une progression constante ces dernières années pour dépasser les 2,7 millions de ménages en 2024, tandis que le nombre de nouveaux logements sociaux continue de chuter (environ 84 000 en 2024, contre 124 000 en 2016). S’ajoutent à cela des délais qui peuvent atteindre plusieurs années : moins d’un demandeur sur cinq reçoit une réponse positive dans l’année pour l’obtention un logement social.
Le rapport met également en évidence le changement climatique, qui renforce les inégalités, aux dépens des plus précaires. En 2024, 30 % des ménages ont eu froid dans leur logement. Le froid, cause une surmortalité de 10 000 personnes chaque hiver, et la chaleur de 5 000 personnes chaque été lors des canicules, aggravées par la mauvaise isolation des logements.
La Fondation appelle à repenser la politique sociale du logement en donnant davantage de moyens aux organismes HLM pour relancer la construction et améliorer le parc existant avec une dimension environnementale forte. Elle plaide également pour la hausse des aides personnelles au logement et la relance du plan « Logement d’abord » pour les personnes sans domicile.
Handicap et mal-logement : le parcours des combattant·e·s
Alors que l’année 2025 marque les vingt ans de la grande loi de 2005 sur le handicap, la Fondation a souhaité dédier le chapitre central de son rapport au mal-logement des personnes en situation de handicap. Au regard de leurs revenus plus faibles que la moyenne de la population, de leurs besoins de logement et d’accompagnement spécifiques et des discriminations qu’elles subissent, ces personnes sont plus vulnérables au mal-logement.
- Parmi les 1,3 million de ménages comprenant une personne en situation de handicap ou de gêne, 24 % des ménages sont touchés par des problèmes de logement (privation de confort, surpeuplement, précarité énergétique…) ;
- Environ 5 % des ménages vivent dans des logements inadaptés aux besoins des personnes en situation de handicap, ce qui concerne plus de 220 000 foyers.
« Vivre dans un logement adapté constitue pourtant un élément fondamental pour permettre l’inclusion, l’autonomie et la participation à la vie sociale des personnes handicapées ou dépendantes. Faute d’offre dédiée, ces personnes sont souvent contraintes de rester chez leurs proches ou d’intégrer des établissements médico-sociaux spécialisés. » déplore Christophe Robert, directeur général de la Fondation.
L’accès au logement adapté pour les personnes en situation de handicap tout comme pour les personnes vieillissantes en perte d’autonomie est un enjeu clé du combat pour le « Logement d’abord », dans lequel la Fondation est engagée depuis des années. Les personnes en situation de handicap doivent se voir proposer des logements de droit commun, ordinaires ou partagés, adaptés à leurs besoins et à leurs souhaits.
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Le replay de la présentation est également disponible ici