Le 15 mars 2017 paraitra le nouveau livre d’Emmaüs Le Combat Continue, aux éditions Les Liens qui Libèrent. Issu d’un travail d’étude sur l’état et les causes de la pauvreté en France en 2017, sous la direction scientifique de la sociologue Florence Weber, ce livre dresse un constat et propose des pistes d’actions.
A l’occasion des dix ans de la disparition de l’Abbé pierre et à l’approche des élections présidentielles, Emmaüs développe dans ce livre 10 propositions pour lutter contre la pauvreté :
En dix ans, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (1 000 euros par mois) est passé de 8 à 9 millions… Dans le même temps la proportion de familles monoparentales parmi les ménages pauvres est passé de 17 à 28 %. La précarité de ces familles, et particulièrement des femmes après une séparation montre les limites de notre système de protection sociale.
Proposition n°1 : convoquer les assises de la protection sociale et de la solidarité
Les inégalités qui minent notre société sont générées, et entretenues par des inégalités de revenus et de patrimoine injustifiables. La faible taxation du patrimoine et son accumulation par les plus riches entretiennent un système qui maintient des millions de personnes dans la pauvreté.
Le chômage est la première cause d’entrée dans la pauvreté. Un chômage chronique du aux destructions d’emplois dans des pans entiers de l’économie, mais aussi un chômage régulier qui s’inscrit dans les parcours de vie de plus en plus de personnes. Cette forte précarité encouragée par l’essor du travail indépendant touche l’ensemble de la population française à l’exception d’une poignée de privilégiés.
Notre système de formation professionnelle bénéficie en priorité aux personnes qui ont un travail et aux personnes les plus qualifiés. Il faut aider ceux qui le souhaitent à réussir leur reconversion et corriger les inégalités par une offre de formation ambitieuse.
Proposition n°4 : lancer un grand plan national pour la formation continue
Le travail est un moyen, pas un objectif. Aujourd’hui les écarts entre territoires se creusent, alors que nombre d’entre eux possèdent des viviers d’innovation et de création d’emplois inexploités.
Aider quelqu’un à s’en sortir, c’est être capable de l’accompagner dans chacun des aspects de sa vie. La spécificité de chaque parcours doit être prise en compte pour s’assurer que chacun reçoive un aide conforme à ses besoins.
Un tiers des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté. Parmi elles, essentiellement des mères célibataires dont le niveau de vie baisse considérablement lors d’une séparation. En cause ? Les inégalités de revenus entre les hommes et les femmes, et l’absence de dispositifs d’accueil pour la petite enfance.
Proposition n°7 : adopter une loi programmatique pour la petite enfance
140 000 personnes au moins n’ont pas de logement. Une catastrophe humaine qui pèse sur toute notre société. Parmi eux 30 000 enfants dont la santé et l’avenir sont hypothéqués par notre incapacité à faire face.
Proposition n°8 : inscrire le droit au logement dans la Constitution
Ces dernières années notre pays s’est avéré incapable d’offrir un refuge à ceux qui fuient la guerre, la famine ou les catastrophes écologiques. La liberté de circulation est bafouée par des politiques migratoires répressives, alors que dans le même temps, le solde migratoire de la France a été divisé par 4.
Proposition n°9 : un nouveau traité international pour les migrants
Le système carcéral français entretient un véritable cercle vicieux de la misère. Des condamnations plus lourdes pour le plus pauvres, des conditions de détention indignes, et l’absence d’accompagnement de qualité dans la réinsertion conduisent à d’inquiétants taux de récidive.
Proposition n°10 : engager un vaste programme de baisse de la population carcérale
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