Le mouvement Emmaüs salue l’initiative d’Anne Hidalgo en faveur de la création d’un dispositif de premier accueil dédié aux personnes migrantes. Il se félicite que sa gestion en soit confiée à Emmaüs Solidarité. Ce dispositif est porté par la Ville de Paris, et pour l’Etat par la Préfecture de région d’Ile de France. Il réunit les conditions de vie élémentaires pour garantir le respect de la dignité due à tout être humain. Toutefois, le mouvement déplore le caractère encore trop isolé de ce type d’approche, qui devrait pourtant être la règle mais qui malheureusement relève encore de l’exception. Une situation de Vintimille à Calais jugée intolérable par le mouvement Emmaüs qui appelle de ses vœux un grand plan national d’accueil et la concrétisation enfin des annonces du ministre de l’intérieur sur l’ouverture de places d’hébergement et la mise à l’abri des habitants des camps.
Centre d’accueil à Paris : un premier pas
Le dispositif parisien, composé d’un centre d’accueil pouvant recevoir jusqu’à cent personnes par jour et de deux structures d’hébergement de quatre cent places chacune, vise à répondre à l’urgence de la situation et à fournir un nécessaire accompagnement aux centaines de personnes, de familles et de mineurs qui survivent sur les trottoirs de la capitale.
« Plus que jamais, nous avons besoin de responsables politiques qui fassent preuve de courage, et qui soient prêts à assumer leurs responsabilités », affirme Thierry Kuhn, Président d’Emmaüs France. « A l’approche de l’hiver, la situation risque de se dégrader, et pas seulement pour les migrants. Nous devons rester vigilants à ce que l’Etat ne prenne pas prétexte des efforts déployés pour les uns pour oublier ce qui reste à faire pour des dizaines de milliers d’autres sans abris », poursuit-il.
Pour un plan national à l’échelle du pays
Le mouvement Emmaüs intervient à différents niveaux pour aider les réfugiés par l’accueil au sein des communautés1 partout en France tout comme par l’organisation de convois de matériel destinés aux réfugiés entassés dans les camps. Fort de son expérience de l’accueil, il appelle le gouvernement à reproduire, en fonction des réalités locales, ce type de centres partout où le besoin s’en fait sentir. Il ne manquera pas de faire des propositions concrètes en ce sens.
Pour Emmaüs, il est urgent de mettre fin à une situation potentiellement explosive. En effet, les manifestations du lundi 5 septembre nous rappellent combien, non seulement les réfugiés, mais les travailleurs, les chauffeurs routiers, et les habitants des Hauts-de-France subissent au quotidien l’enlisement d’une situation que l’on aurait pourtant pu anticiper.
« Tous les ingrédients sont réunis pour exacerber la rancœur et l’exaspération. L’Etat a laissé trop longtemps la situation se dégrader et le sentiment d’abandon des uns et des autres est légitime. Tout le monde a à gagner à une amélioration de la situation. Cela passe par un accueil coordonné des réfugiés au niveau national, et une renégociation de nos accords frontaliers. » Continue Thierry Kuhn.
Renégocier les accords frontaliers : une condition Sine qua non
La politique frontalière de ces dernières années, notamment les accords de Dublin, condamne des milliers de réfugiés fuyant la guerre, la faim et la misère à survivre dans des camps de fortune. C’est pourquoi Emmaüs plaide depuis longtemps pour un changement urgent de logiciel pour passer d’une politique de rejet à une politique d’accueil coordonnée sur le plan européen.
« Aucun être humain ne devrait être considéré comme illégal » rappelle Thierry Kuhn « Nous sommes attachés au principe de l’accueil inconditionnel qui est au cœur de la philosophie d’Emmaüs et à celui de libre circulation inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’Homme. »
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